Réunion publique Petites Villes de Demain
Ce que les Durtalois ont appris et dit...
Pour cette première réunion publique qui s'est déroulée le lundi 15 novembre 2021, environ cinquante personnes, dont les élus de la commission économique de la municipalité, ont écouté puis débattu autour du plan Petites Villes de Demain. En attendant la prochaine réunion, Anjou Maine revient sur les explications et les propos échangés...
Encadrée de Pascal Farion, maire de Durtal, de Josélito Thibault, son adjoint à la vie économique, de Jean-Jacques Girard, président de la communauté de communes Anjou Loir & Sarthe (CCALS), et d'Henri Lebrun, son vice-président, Tiana Rambelo a expliqué le programme Petites Villes de Demain (PVD) et ses différentes phases qui dureront 6 ans. "Ce programme est prioritairement axé sur la redynamisation du centre-ville. Il permet de lutter contre les habitats dégradés, ceux vacants, et il doit inciter des habitants à revenir vivre au coeur de la ville. Il sert à maintenir le commerce en place et à le développer. Il lutte aussi contre l'étalement urbain", expliquait la chargée de mission.
En préambule, après que Pascal Farion ait indiqué que cette réunion était un moment de questionnement et de partage, le président de la CCALS se voulait rassurant. "On n'invente pas un nouveau monde mais on met en place des actions en faveur de l'environnement et de l'économie. S'agissant du premier, nous parlons d'amélioration des logements, d'énergies renouvelables, d'une meilleure mobilité. Mais nous travaillons aussi sur les commerces et les zones industrielles, sans oublier le volet social, l'emploi et l'accompagnement vers la vieillesse", déclarait-il.
Puis vint le temps du débat et des discussions, pour certaines virulentes. "Quels sont les critères qui ont permis à la ville de Durtal d'être sélectionnée ?" demandait Monsieur S.B.. "On ne serait pas parmi les Petites Villes de Demain s'il n'y avait pas des signes de fragilisation comme la pauvreté, le chômage, le centre-bourg, l'habitat, la mobilité ou encore le patrimoine. Ici, 55 % de la population a un foyer fiscal inférieur à 20 000 € par an", répondait Tiana Rambelo. L'ensemble des participants à la réunion venait donc de comprendre que les choses n'allaient pas très bien dans leur commune et que le label Petites Villes de Demain avait plutôt une consonnance "négative", entendait-on dans les gradins.
Plusieurs sujets ont été abordés tout au long de la soirée. Le transit des poids lourds pour lequel Pascal Farion assure travailler d'arrache-pied. "On est bien conscient de la nuisance générée par leur passage. Les forces de l'ordre connaissent la problématique et la réglementation mais ils n'ont pas pour mission de passer leurs journées sur la route pour les contrôler. Même si ce n'est pas toujours visible, à la mairie nous travaillons sur ce sujet et nous avons récemment eu une réunion avec le groupe Vinci pour évoquer un nouvel échangeur. Si le projet était accepté, il ne verrait pas le jour avant une vingtaine d'années et il coûterait 15 millions d'euros. Nous avons une richesse économique et l'augmentation de l'activité de sociétés comme France Pal et Wienerberger implique nécessairement un flux de camions de plus en plus important", répondait le maire de Durtal.
Le centre ville reste probablement le sujet majeur pour bon nombre d'habitants de Durtal. Il était alors demandé par Madame A.Y. " : "Quel est le véritable pouvoir de la mairie d'agir sur les façades ?". Le maire de la commune évoquait l'aspect privé des anciens commerces et des habitations, une situation qui ne permet pas à la municipalité d'intervenir. Sur ce, Monsieur S.B. déclarait : "On attend à ce que la mairie prenne des décisions, qu'elle agisse, mais là, vous êtes loin. Pourtant Durtal est dans une situation préoccupante, la mairie est dépassée. On a du mal à fédérer, à mettre en place des choses. Il faut être au plus proche de la population, ce qui manque, ce sont les talents et les compétences. (...) Il faut mettre en avant nos talents et nos richesses. Le patrimoine et l'histoire sont une vitrine, Durtal a une identité.". A ces remarques, Madame N.R. répondait :"j'ai participé à tous les ateliers organisés par la mairie où les citoyens peuvent faire des propositions Je ne vous y ai pas vu".
Les discussions se poursuivaient autour du sujet épineux de l'usine de méthanisation, puis des difficultés rencontrées par une habitante qui doit faire face à d'énormes difficultés pour mener à bien un projet de rénovation d'anciens bâtiments agricoles dans le but d'ouvrir un gîte. Le deux poids deux mesures fut dénoncés pendant l'échange.
Enfin, le volet économique a permis à certains de faire des propositions, comme le besoin d'un hôtel plutôt à destination des entreprises et des acteurs professionnels qui sont demandeurs. Pour cela, "il faut un porteur de projet, c'est une démarche privée, tout comme les locaux vacants qui sont aussi privés. Ce n'est pas à moi de faire les transactions et le problème, c'est que ça ne matche pas !", déclarait Joselito Thibault. Pascal Farion ajoutait "qu'on ne joue pas dans la même cour qu'Anjou Loire Métropole. Des gérants ont constaté qu'il n'y avait pas d'attractivité de services à Durtal. Ils ne se sont donc pas installés ici".
En quelques décennies, Durtal a changé de visage et le programme Petites Villes de Demain est là pour apporter des réponses aux maux qui touchent la commune. Cela demandera quelques années mais qui peut garantir que tous les habitants se mobiliseront pour faire de cette petite ville d'Anjou un lieu où il fait bon vivre ? La culture, l'économie, l'environnement, la mobilité, la réduction de la pauvreté, le social, l'habitat, autant de dossiers à traiter au plus vite pour effacer l'image de ville dortoir que Durtal est supposée être.
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