Philippe Dailler
Des personnages de BD à l'art abstrait, le Durtalois expose
Philippe Dailler, un cascadeur devenu artiste peintre
19 septembre 2023
Évènement culturel
Personnage réservé au premier abord, Philippe Dailler se livre dès que l'on parle d'art ou de cinéma. Alors qu'il n'a débuté la peinture seulement en 2013, il présente quelques-unes de ses oeuvres dans la salle Joël Baudoin à Durtal.
Anjou Maine Découvertes : C'est la première fois que vous exposez à Durtal ?
Philippe Dailler : C'est même la première fois que je sors les toiles de ma maison. Je peins depuis dix ans seulement. J'avais plutôt l'habitude de faire connaître mon travail au travers d'une galerie en ligne qui me permet de faire découvrir mes tableaux aux internautes où qu'ils soient sur la planète.
AMD : Pourquoi avoir démarré si tard ?
P. Dailler : C'est en me promenant dans les rues de Marseille que j'ai vu de nombreux tags. Même si j'adore l'art en général, c'est quand même ces peintures de rues qui ont provoqué un déclic. J'aimais beaucoup le travail réalisé sur les murs et ça m'a vraiment donné l'envie de peindre. Au début, c'était sur des petits cartons, plutôt de l'abstrait, c'est d'ailleurs ce que je préfère. Et au fil du temps, ma maison s'est remplie et j'ai décidé d'en sortir.
AMD : Comment travaillez-vous ?
P. Dailler : Surtout à la spatule. Je fonctionne par thèmes sur des périodes données. Généralement, je réalise entre 10 et 20 peintures sur un thème précis puis je passe à autre chose pour éviter la routine. Mais je reste dans le Pop Art et l'abstrait. Ici, on découvre des personnages connus comme Superman, Wonder Woman, Marilyn Monroe, et d'autres que j'ai découvert dans des BD datant au maximum des années 60.
AMD : L'abstrait a une petite place dans cette exposition.
P. Dailler : C'est vrai mais c'est pourtant l'abstrait qui me procure le plus de plaisir. Les formes, les couleurs qui doivent éclater. C'est en réalisant ce genre de tableau que je me lâche librement. Je jette la peinture et je fais des raclages avec la spatule. Par contre, pour le Pop Art, c'est au pinceau.
AMD : Durant votre jeunesse, quelle était la place de l'art ?
P. Dailler : Quand j'étais môme, je dessinais beaucoup. J'avais l'impression de faire de beaux dessins. Lorsque j'ai quitté l'école, j'ai pris mes distances avec la pratique mais j'ai toujours eu une passion pour l'art. Il m'aura fallu attendre longtemps avant de replonger. Depuis que je suis à la retraite, j'ai du temps à consacrer à l'expression artistique, beaucoup sur papier, et il m'arrive souvent d'en faire deux ou trois par jour, toujours très abstrait.
AMD : Avez-vous suivi des cours ?
P. Dailler : Non, pas du tout. J'apprends par moi-même et surtout grâce à mes erreurs. Je n'ai pas vraiment de mérite, mon travail est quelque chose d'assez simple. Il n'y a pas de grosse technique mais j'ai un plaisir immense quand je fais une peinture, comme aussi de les partager avec le public surtout dans une petite salle comme celle-ci qui s'y prête bien.
AMD : Que font ces animaux au milieu des peintures ?
P. Dailler : Il y a un chien que j'ai acheté dans le commerce, qui était tout blanc, et j'ai fait couler de la peinture dessus avant de le fixer sur un carreau de céramique. Le rhino était dans une brocante, il était noir et j'ai fait la même chose. J'ai laissé libre court à la gravité et la peinture a fait son chemin.
AMD : Avant ces dix dernières années, que faisiez-vous ?
P. Dailler : Ça fait presque trente ans que je vis à Durtal. Durant ma vie professionnelle, j'ai passé beaucoup de temps sur les routes. J'étais cascadeur dans le cinéma et surtout dans le monde du spectacle. Un grave accident m'a empêché de continuer mais j'ai poursuivi dans le cinéma au service des effets spéciaux en préparant les cascades. Aujourd'hui, c'est moins périlleux.
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