Ashley Hennekam
La médiation équine par Équi Écoute
Ashley Hennekam, la médiation équine par Équi Écoute
26 septembre 2023
Services aux personnes
Originaire de Belgique, Ashley Hennekam s’est installée en Anjou en 2016. De son envie de changer le monde qui date de son enfance, elle propose aujourd’hui la médiation équine.
Anjou Maine Découvertes : Vous semblez avoir vécu de nombreuses vies avant votre arrivée en Anjou.
Ashley Hennekam : C’est possible mais j’ai plutôt la sensation qu’il s’agit d’une continuité. Depuis que je suis petite, j’ai toujours eu envie d’aider les autres. J’ai donc souvent fait des choix en rapport avec ce besoin.
AMD : Parlez-nous de cette attirance pour l’accompagnement.
AH : Cela a débuté durant mon adolescence. À 16 ans, j’étais présidente du conseil des élèves dans mon lycée et nous avons eu une formation qui allait nous apprendre comment gérer une réunion. Cela a probablement été décisif pour la suite et je le dois surtout à la formatrice que j’ai trouvée formidable. C’est à ce moment que j’ai décidé que, plus tard, j’allais accompagner des groupe.
AMD : Comment s’est concrétisé ce projet ?
AH : J’ai été bénévole dans une association qui faisait des échanges culturels entre jeunes Belges, Sénégalais et Burkinabés. J’ai aussi été très investie dans la coopération et le développement, avec toujours la volonté d’accompagner des jeunes dans un premier temps, puis des adultes dans mon cadre professionnel ensuite.
"Les séances s’adressent à toutes les personnes qui ont besoin de retrouver de la confiance en elle, retrouver la joie, le vivre ensemble, oser exprimer ses émotions"
AMD : A partir de quel moment les chevaux ont-il trouvé leur place ?
AH : Très petite, vers l’âge de 4 ou 5 ans, j’ai commencé à dessiner des chevaux. Encore aujourd’hui, j’exerce une petite activité complémentaire en réalisant des portraits de chevaux que je présente parfois à des salons ou d’autres évènements équins. J’ai ensuite fait de l’équitation.
AMD : Quel est votre cursus ?
AH : J’ai fait des études d’architecture parce que je savais bien dessiner et que mes parents m’encourageaient car ils savaient que c’était un bon job. Mais je n’ai pas été plus loin car ce n’était pas mon truc. Je suis alors revenue sur mon chemin et j’ai fait des études en Sciences Agogiques, à savoir l’accompagnement de l’adulte dans le sens de leur permettre de retrouver des capacités pour bien mener leur vie. Pour les organisations et les associations, leur donner les pistes pour mieux clarifier leurs projets.
AMD : Et tout cela se passait en Belgique ?
AH : Pas seulement. J’ai travaillé deux ans au Vietnam durant lesquels j’ai accompagné une équipe d’ingénieurs dans un projet bilatéral avec la Belgique. Dans ma tête, j’avais toujours cette envie de changer le monde alors je suis partie en Afrique. Puis en revenant dans mon pays natal, j’ai travaillé pour des villes flamandes en les aidant dans leurs projets internationaux dans le cadre du développement durable.
AMD : Que s’est-il passé pour que vous en arriviez à proposer votre activité actuelle ?
AH : Il y a dix ans, une de mes amies faisait une formation d’équicoaching et elle avait besoin d’un cobaye. Et là, l’évidence sautait à mes yeux. C’est cette activité avec les chevaux que je voulais faire ! J’ai alors décidé d’arrêter de travailler dans un bureau et les circonstances de la vie m’ont amené à Angers trois ans plus tard. J’ai visité le Domaine d’Olisun, ce qui m’a permis de me reconnecter aux chevaux. Ceci étant, en attendant de concrétiser mon rêve, j’ai dû travailler dans un secteur bien différent, celui des éoliennes.
AMD : Combien de temps avez-vous attendu avant de vous lancer ?
AH : Un an et demi. Je me suis ensuite formée dans la médiation équine et, chose extraordinaire, le Domaine d’Olisun m’a donné Fantasio, un ancien cheval de spectacle qui a 25 ans, dans le but de m’entraîner. Ne pouvant rester dans le Domaine, j’ai cherché un lieu et je suis arrivée l’an passé là où j’exerce maintenant.
AMD : Un cheval n’était pas suffisant ?
AH : Fantasio est accompagné de Let Me, un ancien trotteur âgé de 24 ans qui m’est confié par une charmante personne. Puis j’ai récupéré un poney de manège en pré-retraite, et un trotteur de 5 ans qui n’a pas eu les performances escomptées en courses.
AMD : Expliquez-nous ce qu’apporte la médiation équine.
AH : On peut parler de thérapie pour guérir un traumatisme. On va proposer des expériences avec la personne pour reconstruire en douceur et en confiance sa résilience, sa capacité de gérer le stress ou un problème. Le fond du problème n’est abordé qu’après.
AMD : Dans quels cas fait-on appel à vos services ?
AH : Lorsqu’il s’agit d’une séance individuelle, c’est souvent parce que la personne manque de confiance en elle, qu’elle a des problèmes relationnels, qu’elle est victime d’une dépression. Pour les ateliers thématiques, ça se passe en individuel ou en groupe. Par exemple, poser des limites. Le fait que certains subissent un burn-out ou des violences, ou que d’autres n’arrivent pas à dire non. Dans ce cas précis, l’idée est de faire en sorte que la personne en question réussisse à penser à elle sans être pour autant égoïste. Il est important de comprendre ce qui nous fait du bien, ce qui aura un impact positif sur notre environnement.
AMD : Comment se déroule cet atelier Poser des limites ?
AH : On commence par identifier notre propre limite pour déterminer le moment où nous sommes ok et celui où nous sommes contractés. Les gens apprennent que leur corps leur parle, on doit être à son écoute. Ce n’est qu’après cette première étape que le cheval entre en scène. A son approche, vous ressentirez quelque chose. Si tout va bien et que vous vous sentez en paix, vous accueillerez le cheval avec des caresses, mais si ça ne va pas, vous aurez le besoin de vous sentir en sécurité et que le cheval vous laisse de l’espace. Vous aurez compris que ce qui est valable avec un cheval, deviendra une évidence avec les gens. La finalité est d’oser demander que ces gens respectent votre espace. Cela peut paraître simple au premier abord mais pour certaines personnes, franchir ce pas est énorme car auparavant, ils auraient eu peur de perdre l’amour d’un proche.
AMD : Le cheval apporte donc un premier indice et aide à cet apprentissage ?
AH : Tout à fait. Si le cheval s’éloigne de vous, vous pouvez ressentir de la tristesse, vous avez l’impression de ne pas être aimé. Les réactions du cheval et chaque émotion qui en découlera vous aideront à vous construire ou à vous reconstruire. Vous allez finalement redécouvrir l’amour que vous devez vous porter. Cet atelier sert donc à travailler sur chacune des émotions pour en tirer profit.
"Dans des temps plus ou moins anciens, les chevaux nous ont toujours aidés dans le travail. Aujourd'hui, c'est pour le loisir et la compétition."
AMD : Proposez-vous d’autres exercices ?
AH : Oui. Je propose à la personne d’emmener Fantasio d’un point à un autre, en liberté, sans licol. Elle est libre de refuser cette mission, mais si elle accepte, elle le fait avec ses propres moyens, son énergie, son envie et ses émotions. Là encore, en fonction du comportement de Fantasio, la personne peut ressentir de la déception et de l’énervement si le cheval ne suit pas. Chaque émotion apporte une information. Cela clarifie votre état et vous aide à vous refocaliser sur votre objectif, votre intention, votre énergie. Et lorsque tout est aligné, le cheval viendra avec vous.
AMD : Les séances de groupe se passent-elles de la même façon ?
AH : Oui, c’est en partie la même chose. Je travaille aussi sur les cohésions au sein d’un groupe composé généralement de huit à dix personnes.
AMD : Est-ce que vos clients semblent parfois parler au cheval ?
AH : Bien sûr. Soit vous êtes à l’aise avec le cheval et je reste à distance pour ne pas vous perturber, soit vous avez besoin que je sois près de vous. Je vous laisse vivre votre expérience avec le cheval, c’est un moment très important. Peut-être lui parlerez-vous, peut-être pleurerez-vous, le cheval restera là, probablement pour vous soutenir, car il ressent vos émotions. Il est dans l’accueil.
AMD : Les chevaux ont-ils une relation particulière avec l’humain ?
AH : Dans des temps plus ou moins anciens, les chevaux nous ont toujours aidés dans la mobilité, le travail, durant la guerre et aujourd’hui pour le loisir et la compétition. Ils ont une place à part.
AMD : Avez-vous d’autres propositions d’ateliers ?
AH : Je propose un atelier Marche consciente, puis Marche Afghane avec une amie qui est animatrice de cette discipline. Ça permet de prendre conscience de notre respiration. La marche Afghane est plus rythmée. Dans un premier temps, nous la pratiquons sans cheval. Ensuite, il est présent, ce qui nous met quelques challenges liés à son comportement. A la rentrée de septembre, je vais proposer un atelier sur les trois émotions principales que sont la peur, la tristesse et la colère. Les chevaux aideront grâce aux émotions qu’ils ressentent et par la façon qu’ils les montrent.
AMD : Combien programmez-vous de séances et combien de temps durent-elles ? Et le tarif ?
AH : Elles durent une heure et demie. Le nombre de séances n’est pas fixé à l’avance, il dépend de chaque individu. Vous faîtes à votre rythme et selon vos besoins. Idéalement, il faut s’imposer une régularité d’environ deux à trois semaines entre chaque séance. Cela vous permet d’avoir suffisamment de temps pour digérer mais aussi pour ne pas oublier ce que vous avez fait lors de la précédente séance. Quant au prix, une séance coûte actuellement 65 euros*.
AMD : Si vous deviez résumer votre activité en quelques mots ?
AH : Elle s’adresse à toutes les personnes qui ont besoin de retrouver de la confiance en elle. Elle permet aussi de renouer des liens perdus au sein de la famille, entre les amis ou au travail. Je mets en place des ateliers destinés aux entreprises pour renforcer la cohésion de groupe. Dans tous les cas, l’idée est de retrouver de la joie, du vivre ensemble, oser exprimer ses émotions et je peux vous assurer que le cheval nous aide à y parvenir.
AMD : Et votre lieu d’activité ?
AH : Je suis basée à Saint-Martin-du-Fouilloux à dix minutes d’Angers. Toutes les informations sont mentionnées sur mon site internet.
Site web : equi-ecoute.fr
Mobile : 06 89 77 76 43
*Tarif en juin 2023.
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